LE POULAIN DE PÉZENAS
Un animal emblématique qui incarne l’esprit de la cité.
Le Poulain, emblème totémique de la ville de Pézenas, a été honoré du titre de chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Unesco en 2005. En 2014, il a été honoré du prix « Best », décerné aux Amis du Poulain dans le cadre des « festivitas bestiarum » qui se sont déroulées à Barcelone.

Un peu d’histoire…
La légende du poulain apparaît tardivement, en 1701, lors de la visite des ducs de Berry et de Bourgogne. Elle raconte que :
En 1226, le roi Louis VIII, dit le lion, venu asservir le Languedoc, séjourne à Pézenas. Lors des fêtes données en son honneur, sa jument favorite tombe malade. A regret, il la confie aux consuls de la ville pour en prendre soin.
A son retour de la guerre des albigeois, le roi, très étonné, aperçoit auprès de sa jument « Lo Polin » qu’elle avait mis bas et que la ville lui présente, orné de rubans et de feuillages. Pour conserver et perpétuer cet événement, sous l’injonction du roi, la ville fit construire un poulain en bois dont le destin serait de participer à toutes les fêtes publiques.
Plus tardive que celle du Poulain, elle est aussi liée à la loyauté. Ainsi, en 1622, lors de la visite du roi Louis XIII, dit le juste, l’un des seigneurs de sa suite, Monsieur le Maréchal de Bassompierre (ou peut être le seigneur de Savignac) veut traverser la Peyne. Il voit une paysanne, jupe troussée, qui s’apprête aussi à gagner l’autre rive.
Galamment, il lui offre l’aide de sa monture ; elle monte en croupe et tous deux franchissent la rivière pour entrer dans Pézenas, sous les yeux du peuple amusé.
Cette légende a été retouchée et complétée par le chamoine Delouvrier puis par l’érudit Albert-Paul Alliès. Depuis lors, Estieinou et Estieineta qui auraient été conduits à leur noce par le Poulain, sont juchés sur sa croupe.
Le poulain

Comme ses voisins héraultais, il est constitué d’une armature rigide en forme de demi cylindre.
Au début, elle était en châtaignier, donc très lourde, en pesant environ 360 kilogrammes. Elle a été brulée, avec le reste, lors de la révolution de 1789 car le poulain était assimilé à un symbole de la Royauté. Elle a été refaite en 1989, en aluminium, pour l’alléger et permettre son transport vers les Indes.

La carcasse est recouverte d’une house bleu, parsemée successivement de fleurs de lys, en hommage à la royauté, d’abeilles impériales puis d’étoiles.
Depuis la troisième république, les flancs sont parés des armoiries de Pézenas. La robe du Poulain est régulièrement restaurée pour effacer et raccommoder les dégâts occasionnés par l’enthousiasme des spectateurs et la fougue du Poulain et de son meneur.

La tête, faite en peau de cheval, était ornée de rubans et de grelots.
Elle s’agite au bout d’un long col de bois très mobile. Mais le Poulain ne serait rien sans ses porteurs, ses musiciens et son meneur qui sont les « éléments essentiels à la vie de notre animal totémique ».