BOBY LAPOINTE

Boby Lapointe
1922 – 1972
« J’ai fantaisie de mett’ dans notre vie Un p’tit grain de fantaisie ! Youpi, Youpi ! »
Boby Lapointe
Amusant, extravagant, inattendu, farfelu, railleur, rêveur, excentrique, romantique, affectueux, chaleureux…On pourrait ainsi multiplier les qualificatifs de ce maitre des calembours et autres perles langagières et imagières de Boby !
« J’ai un penchant pour les mots et leur côté farce. J’en ai acquis une certaine technique et ne sais pas m’empêcher de mettre cette farce à toutes les sauces », écrivait-il.
Boby Lapointe avait de l’imagination plus que de raison. Électron libre, il exerçait cette liberté dans ses textes. Dans les mots, dans les idées, dans les rythmes. Le malicieux aimait l’imprévu, l’impromptu, peaufinait l’insolite et l’hétéroclite. Et en même temps, l’amoureux aimait la tendresse, la famille, cultivait la modestie, la bienveillance, l’amitié. Une apparente créativité spontanée le rapprocherait de l’automatisme et de l’irrationalité des textes surréalistes. Mais il n’aurait pas aimé être mis dans une case.
Souvenons-nous qu’il était aussi « matheux » et adorait raisonner… « La bobine de Boby » est en général hilare. Toujours souriant sur les photos, ses yeux moqueurs donnent l’impression qu’il s’amuse. En écrivant ses textes, s’amusait-il comme on s’amuse, nous, à les entendre, avec les divagations autour du « Saucisson de ch’val », les rodomontades d’Alceste face à Célimène dans « L’Ami Zantrop », les élucubrations de « Tube de toilette »… ?
Ses chansons sont des histoires : rigolotes : C’est le fils de la trapéziste qui veut jouer de « L’Hélicon, Pon, pon, pon, pon… ». Tendres comme « La Maman des poissons qui est bien gentille ». Réalistes comme le « Sentimental bourreau ». Histoire de nous embarquer dans la diversité et la bizarrerie humaines. Boby use et s’amuse de sa liberté de créateur ! Passe du coq à l’âne, saute de la banalité à l’allégorie. De l’accorte Marcelle, la vaisselle et la poubelle à Madame la Fée qui doit avancer l’été. Il crée la surprise, casse les rythmes. Fait des galipettes, à renfort d’onomatopées, d’allitérations et assonances.
La vie de l’artiste
Né à Pézenas le 16 avril 1922, Boby Lapointe monte à Paris et découvre en 1954 Bourvil qui interprète « Aragon et Castille » dans le film « Poisson d’avril », ce qui l’encourage à poursuivre dans la voie de l’écriture.
Il fait ses débuts d’interprète au « Cheval d’Or ».
Rendu célèbre par de nombreux titres de chansons de sa composition, « La maman des poissons », « La peinture à l’huile » ou encore « Ta Katie t’a quitté » sont dans toutes les mémoires.
Boby construit un édifice de consonnes, de voyelles, de mots et de jeux de syllabes, de calembours et autres figures de langages aussi drôles que toniques.
Il se marie en décembre 1946 à Marseille, et de son union avec Colette Maclaud naîtront 2 enfants : Ticha et Jacky. La petite famille s’installe à Pézenas où Boby participe à l’entreprise familiale de commerces de produits agricoles au côté de son père, François Ernest.
Boby et Colette retournent à Paris et prennent tous deux des cours de chant et de théâtre. Ils testent les textes de Boby sur les scènes des cabarets parisiens.
Il enchaîne écriture, ouvrages, films. Boby Lapointe est aussi acteur et mathématicien.
Il nous quitte en 1972.
Pézenas lui rend hommage chaque année lors du festival musical « Printival Boby Lapointe ».
Sept sculptures « Boby sur la pointe des pierres » ont été réalisées par le CLAC (Centre Local d’Art Contemporain) à la demande de la Ville. Elles agrémentent un cheminement ludique à travers la cité. Ces œuvres ont été inaugurées lors de la fête de la musique du 20 juin 2004, avec la participation des associations « Hé! dis Boby » et « la Vie en Vrac ». En fanfare et poésie, à la manière de Boby…